Durandus on the Fourth Sunday of Advent...





In brackets, apart from those places where I'm obviously making a comment about something I don't understand or about something I believe I do, ahem, are letters or (occasionally) groups of letters that I've had to supply because the pdf creators managed to miss part of the text from the physical page-- this happening chiefly to the first or last letters in a line. 

Rationale divinorum officiorum 6,11. 
[pdf latina 426, pdf gallicana 216]

Summa 1. Adventus Dominica quarta. Et Missae Introitus, num. 3. 
2. Tubarum usus unde. 4. Antiphonae septem, incipientes ab O cur cantentur ante Domini nativitatem. 5. Adventu Christi liberatus est homo a septem morbis, quos referunt septem antiphonae, incipientes ab O. 6. Hebdomada proxima nativitati praeparatio merito nuncupatur. Et cur sex diebus ante nativitatem dicantur Laudes propriae. 7. Dominica vacans quae, et cur sic dicta.


1. In quarta dominica Adventus primum responsorium in nocturnis est: Canite tuba, quod sumptum est de Johele.


1. Dans le quatrième dimanche de l'Avent, le premier répons aux nocturnes est: Canite, tuba, tiré de Joël.



2. Antiquitus enim Judaei canebant tubis ad invitandum homines ad nuptias, et ad solemnitates, et ad movendum castra; unde nunc praecepit Dominus Praelatis, ut cantent tubis, invitatantes gentes ad nuptias novi regis, quarum dies instat, scilicet dies Natalis Domini, in qua Christus desponsavit sibi humanam naturam, secundum quod dicitur in Psalmo: Et ipse tamquam sponsus procedens de thalamo suo (Psalm 18). Canite igitur, quia prope sunt nuptiae, et propter praemissam causam cantores hac septimana altius solito, vocem suam exaltant in responsoriis, et in Introitibus, ut qui prius sopore negligentiae oppressi, lectionibus excitari nolumus, saltem vociferationibus et tumultu cantuum excitemur. Siquidem, in septem annis ante annum Jubilei praecepit Dominus canere tubis, pro ipsius anni instantis laetitia. In hac autem historia hujus dominicae partim ex prophetis, partim ex Evangelio compilata, communia ex utriusque decantantur adventus, et praesertim vocatio Gentium declaratur per Christi adventum, ubi in persona Apostolorum, vel doctorum dicitur: Canite tuba, et vocate gentes.

2. Car, anciennement, les Juifs sonnaient de la trompett pour inviter les hommes aux noces et aux solennités et pour lever le camp. C'est pourquoi, ce jour-là, le Seigneur a ordonné aux prélats de sonner de la trompette pour inviter les nations aux noces du nouveau Roi dont le jour approche, c'est-à-dire le jour de la naissance du Seigneur, jour auquel le Christ a épousé la nature humaine, selon ces paroles du Psalmiste: Ipse tanquam sponsus procedens de thalamo suo, Et il est lui-même comme un époux qui sort de sa chambre nuptiale. Chantez donc parce que les noces approchent; et pour la raison précitée les chantres, pendant cette semaine, élèvent la voix plus que de coutume dans les répons et dans les introïts, afin que si, auparavant, plongés dans l'assoupissement de la négligence, nous n'avons pas voulu être réveillés par les leçons, nous le soyons au moins par les vociférations et le tumulte des chants. Or, dans les sept années avant l'année jubilaire, le Seigneur ordonna de sonner de la trompette pour marquer la joie et l'allégresse de l'approche de cette année. L'office de ce dimanche, tiré tant des prophètes que de l'Evangile, est chanté en mémoire des deux avènements; mais l'Avent du Seigneur désigne surtout la vocation des Gentils pendant ce dimanche, où il est dit dans la personne des apôtres ou des docteurs: Canite tuba, etc., Sonnez de la trompette, et appelez les nations.


3. Sane, gentilitas videns calceatam fore divinitatem in utero virginali, clamat ad eam Introitus, dicens secundum quasdam Ecclesias: Memento nostri Domine, in beneplacito populi tui (Psalm 105), hoc est in Filio, in quo bene complacuisti ex millibus populi, qui fuit tuus ab initio mundi. Et ideo congratulatur alteri in Epistola, dicens secundum quasdam Ecclesias: Gaudete, quae est ad Philip. (4). Sed juxta considerationem uteri virginalis cantat in Graduali Dominum prope esse, et celerem ejus adventum. In Alleluja vero: Veni Domine, in Offerenda: Confortamini, et in Communione: Ecce virgo desiderat, et consolatur, et causam concludit consolationis.


3. Et la gentilité, voyant que la divinité va être resserrée dans le sein d'une Vierge, crie vers elle à l'introït, en disant, l'après quelques églises: Mémento nostri, Domine, in beneplacito tuo, Souviens-toi de nous, Seigneur, dans ton bon plaisir, c'est-à-dire dans le Fils, dans lequel tu as mis toutes tes complaisances; souviens-toi de ce peuple composé de milliers d'hommes et qui fut ton peuple dès l'origine du monde; et c'est pourquoi elle félicite l'autre peuple dans l'épître, en disant, d'après quelques églises: Gaudete, etc. (Philipp. 4). Mais, après la considération du sein de la Vierge, elle chante dans le graduel que le Seigneur est proche et que son avènement aura bientôt lieu. Après l'Alleluia, elle chante le verset Veni Domine; à l'offertoire, Confortamini; à la communion, Ecce Virgo; elle désire, elle si montre consolée, puis conclut en exposant la cause de sa consolation.



4. Porro, ad ostendendum desiderium antiquorum Patrum, in fine Adventus cantantur septem  antiphonae, una quaeque secundum ordinem suum sua die, usque ad Natale, quae incipiunt ab O. Prima est: O sapientia, etc. Sunt autem septem, quia diriguntur ad Christum, in quo requievit spiritus sapientiae, et intellectus, spiritus consilii, et fortitudinis, etc. (Isai. 11), per quae septem dona suae incarnationis nobis gratiam ministravit, prout in ipsis septem antiphonis apparet. Sunt etiam septem quae cantantur, in designationem antiquorum patrum, qui septenario servientes, adventum Domini expectabant; unde in omnibus dicitur: Veni. Vel septem sunt propter septem dona Spiritus sancti, qui Christus veniens largitus est mundo, et per quae expectantes illuminati sunt. Et sunt omnes secundi toni. Primo, quia quaelibet loquitur de utroque adventu. Secundo, quia signant nobis geminam dilectionem, scilicet Dei et proximi. Tertio, propter geminam Christi, ad quem diriguntur, naturam, unde: Geminae gigas substantiae. Quarto, quia ipsae antiphonae notant de siderium tam antiquorum patrum expectantium primum Salvatoris adventum, quam modernorum expectantium secundum. Omnes ergo sunt secundi toni, in signum quod secundum expectamus adventum. Et adverte, quia illae quae habent in principio verba pertinentia ad divinitatem, pertinent ad eos qui expectant primum, ut O sapientia, et O Adonai. Adonai autem interpretatur Dominus, quia dominabitur cunctae creaturae, vel quia omnis dominationi ejus servit. Illae vero quae habent verba pertinentia ad humanitatem pertinent ad expectantes secundum, ut O radix Jesse, et O
clavis David. Sunt etiam quaedam quae utrique conveniunt, ut O rex gentium, nam Dei Filius dicitur rex secundum divinitatem, juxta illud: Deus judicium tuum regi da, etc. (Psalm 61) ; et etiam secundum humanitatem, juxta illud: Domine, in virtute tua laetabitur rex, etc. (Psalm 20) . Saepius tamen secundum humanitatem rex dicitur, quia secundum eam est unctus oleo laetitiae prae consortibus suis (Psalm 44).


4. Or, pour montrer l'ardeur du désir des anciens Pères on chante à la fin de l'Avent sept antiennes, chacune suivan[t] son rang et son jour, jusqu'à la Nativité. Elles commencen[t] par O. La première est O sapientia! Elles sont au nombre d[e] sept, parce qu'elles s'adressent au Christ, dans lequel s'es[t] reposé l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de consei[l] et de force etc. (Isaïe 2), par lesquels sept dons il nous conféré la grâce de son incarnation, comme les sept antiennés le prouvent. Ces sept antiennes se chantent encore pour désigner les anciens Pères qui attendaient l'Avent du Seigneur en servant Dieu le septième jour, septenario (le sabbat). C'es[t] pourquoi dans toutes ces antiennes on dit: Veni, Viens; ou bien encore elles désignent les sept dons de l'Esprit saint que le Christ donna au monde à sa venue, et par lesquels ceux qui l'attendaient ont été éclairés. Toutes appartiennent au second ton: premièrement, parce que chacune parle de l'un e l'autre avènement; secondement, pour nous désigner les deux amours, c'est-à-dire de Dieu et du prochain; troisièmement à cause de la double nature du Christ auquel elles s'adressent, ce qui fait qu'il est appelé géant d'une double nature; quatrièmement, parce que ces antiennes marquent tant l[e] désir des anciens Pères qui attendaient le premier avénement du Sauveur, que celui des modernes qui attendent le second avènement. Toutes sont donc du second ton, pour marque que nous attendons le second avènement. Et remarque qu[e] celles de ces antiennes qui renferment au commencement de expressions désignant la divinité du Christ, concernent ceux qui attendent le premier avènement, comme O sapientia! et O Adonaï! Or, Adonaï signifie Dominus, le Seigneur, parce qu'il dominera sur toute créature, ou parce que toute créature est soumise à sa domination. Celles, au contraire, qui renferment des termes concernant son humanité, se rapportent à ceux qui attendent le second avènement, comme O radix Jesse! et O clavis David! Il y en a aussi qui désignent les deux natures, comme O rex gentium! car le Fils de Dieu est appelé roi, selon sa divinité (comme Dieu), d'après ces paroles du Psalmiste: Deus judicium tuum régi da, etc., Dieu! donne au roi la droiture de ton jugement. Il est aussi appelé roi, selon son humanité, d'après ces paroles: Domine, in virtute tua laetabitur rex, etc., Seigneur, le roi se réjouira dans ta force. Cependant la royauté se rapporte dans l'Ecriture plus souvent à son humanité, parce que c'est selon son humanité qu'il fut oint de l'huile de la joie au-dessus de ses égaux.


5. Rursus, Ecclesia in his septem antiphonis ostendit multiplicitatem morbi sui, et ad quam libet petit remedium sui morbi, nam ante Dei Filii adventum in carne eramus ignorantes, sive caeci, poenis aeternis addicti, servi diaboli, mala peccati consuetudine vincti, tenebris obvoluti, exules a patria , et expulsi, ideoque indigebamus doctore, redemptore, liberatore, eductore, illuminatore, salvatore. Quia igitur ignorantes eramus, ideoque ab ipso doceri indigebamus, unde in prima antiphona clamamus: O Sapientia, quae ex ore, etc. (Ecclus 24 Sap 3 Isai 40). Quia vero parum prodesset si doceremur, et non redimeremur, ideo in secunda ab ipso redimi postulamus: O Adonai, etc. (Exod 6). Sed quia nil prodesset si essemus docti et redempti et adhuc post redemptionem teneremur captivi, ideo in tertia petimus liberari: O radix Jesse etc. (Isai 40 et 52). Sed quid prodesset captivis, si essent redempti et liberati, si tamen nondum essent ab omni vinculo absoluti, ut scilicet sub peccato essent, et vincti libere quo vellent ire non possent, et ideo in quarta ab omnibus peccati vinculis educi petimus: O clavis David, etc. (Apoc 3 Isai 42 Luc 1). Praeterea, quia hi qui diu fuerunt in carcere, oculos habent obtenebrantes, nec clare videre possunt, ideo post absolutionem a carcere restat nos illuminari, ut videamus quo ire debeamus, et ideo in quinta hoc petimus: O Oriens, etc. (Zach 6 Sap 7 Malach ult. Luc 1 ). Sed si essemus docti, et ab inimicis penitus liberati, et illuminati, quid valeret, nisi deberemus ad regnum perduci, et ibidem salvari, et in duabus sequentibus petimus salvari: O rex gentium, etc. (Agg 2 I Pet 2 Eph 2), in qua petimus salutem gentium, et O Emanuel, etc. (Isai 7 et 33 Matt 3), in qua petimus salutem Judaeorum. In quibusdam vero Ecclesiis adduntur aliae duae: prima in honorem Beatae Virginis Mariae, quae concepit, secunda pro Angelo, qui ad Virginem introivit, vel in honorem sancti Thomae, cujus festum tunc accedit. Duae quidem adduntur, ut perficiatur novenarius numerus, ad signandum quia per septem dona Spiritus sancti perveniemus ad novem ordines angelorum, quorum quilibet desiderabat Christi nativitatem, ut impleretur numerus ipsorum qui de coelo ceciderunt. Quaedam etiam Ecclesiae cantant duodecim, quae exprimunt duodecim prophetas, qui Christi adventum praedixerunt, quae etiam duodecim Apostolorum testimonia roboraverunt, ex quo duodecim tribus, et duodecim millia signati salvantur (Apoc 7), sed non sunt nisi septem habentes veniam. Omnes autem incipiunt per O, quod potius admirative ponitur, quam vocative. Cantatur in Vesperis, quia Dominus venit in vespera mundi. Hic est Helias qui sero carne, et in mane pane vescitur, Dominus scilicet noster, qui in ultima aetate mundi carnem assumpsit, et in diluculo resurgens in panem angelorum transivit.


5. L'Eglise, dans ces sept antiennes, montre encore la multiplicité de ses infirmités, et dans chaque antienne elle demande un remède pour ses maux; car, avant l'avènement du Fils de Dieu dans la chair, nous étions ignorants ou aveugles, réservés aux peines éternelles, esclaves du diable, enchaînés parla mauvaise habitude du péché, environnés de ténèbres , exilés et chassés de la patrie; c'est pourquoi nous avions besoin d'un docteur, d'un rédempteur, d'un libérateur, d'un précepteur, d'une lumière, d'un sauveur. Comme nous étions ignorants, nous avions besoin d'être enseignés par le Christ ; c'est pourquoi dans la première antienne nous crions : O sapientia quae ex ore (Eccl. 24 Sap. 8 et Isae 40). Et comme il nous importerait peu d'être instruits, si nous n'étions pas rachetés, c'est pourquoi dans la seconde nous demandons à [e]tre rachetés : O Adonaï etc. (Exod 6, 13, 19, 20). Mais comme il ne nous servirait de rien d'être instruits et achetés, si, nonobstant notre rédemption, nous étions encore detenus en captivité, c'est pour cela que dans la troisième nous demandons à être délivrés: O radix Jesse etc. (Isaï 40 et 52). Mais que servirait aux captifs d'être rachetés, délivrés, si cependant, ils n'étaient pas encore libres de tous liens puisque, enchaînés volontairement par les liens du péché, ils ne pourraient aller où ils voudraient? Aussi, dans la quatrième, demandons-nous à être délivrés de tout lien du péché : O clavis David, etc. (Apoc 3 Isaï 42 Luc 1). En outre, comme ceux qui ont séjourné longtemps en prison ont les yeux obscurcis et ne peuvent voir distinctement, il nous reste, après notre absolution, il nous reste à être éclairés pour que nous voyons le but où nous devons tendre ; de là vient que dans la cinquième nous disons: O Oriens etc.(Zach 6 Sap.7 Malach. ult. et Luc 1). Mais à quoi bon l'instruction , l'entière délivrance de nos ennemis ; à quoi bon la lumière , si nous ne devions arriver au royaume et y être sauvés ; donc , nous demandons à être sauvés dans les deux suivantes : O rex gentium etc. (Agg 2 I Pet 2 Eph 2 et Gen 2), dans laquelle nous demandons le salut des Gentils; et O Emmanuel etc. (Isaï 7 Matth 1 Isaï 33 Gen pen.), dans laquelle noui implorons le salut des Juifs. Dans certaines églises on en ajoute deux autres: la première, en l'honneur de la conception de la bienheureuse Marie ; la seconde, en l'honneur de l'ange qui salua la Vierge, ou en l'honneur de saint Thomas, dont la fête coïncide avec ce temps. On ajoute ces deux antiennes pour arriver au nombre neuf, pour désigner que, par les sept dons di Saint-Esprit, nous nous élevons jusqu'aux neuf ordres des anges, dont chacun désirait la nativité du Christ pourvoira compléter leur nombre et remplacer ceux qui ont été précipité du ciel. Quelques églises mêmes en chantent douze, qui désignentes douze prophètes qui ont prédit l'avènement du Christ et qui ont corroboré le témoignage des douze apôtres. C'est c[et] avènement qui sauve les douze tribus et douze mille élus d[ans] chaque tribu. Mais il n'y en a que sept qui renferment le pa[r]don. Toutes ces antiennes commencent par O, expression que marque plutôt l'admiration que le vocatif. Elles se chantent à vêpres, parce que le Seigneur est venu dans le monde à l'heure de vêpres. C'est lui qui est Elie, qui, le soir, se nourrit de chair, et le matin se nourrit de pain. C'est le Seigneur, c'est-à-dire notre Seigneur qui s'est incarné dans le dernier âge du monde, et qui, ressuscitant au point du jour, se changea au pain des anges.



6. Et nota, quod haec hebdomada proxima Nativitati praeparatio merito nuncupatur, et ea historia Clama in fortitudine cantatur, quae non ut quidam simplices [utumant], ad quatuor tempora, sed ad Domini pertinent proximam nativitatem. Unde cum sex matutinalibus laudibus de cantatur, quoniam quaelibet illius feria proprias habet ad Laudes antiphonas, quia per sex aetates antiqui se ante adventum praeparaverunt, et nos per sex opera misericordiae ad secundum etiam praeparamur. Verumtamen feriales antiphonas, quae in illa feria, in qua occurrit festum sancti Thomae scriptae sunt, octava die antea quidam canere consueverunt. Decet enim ante nativitatem Domini cantus et omnes antiphonas, et fere omnia responsoria renovari, quia sicut per plures et frequentiores nuncios magis ac magis movetur animus subditi ad solicitudinem honorifice suscipiendi praelatum, et renovatione cantus magis et magis moremur ad curam nostrae praeparationis in susceptione Domini, et ut per quotidianam renovationem cantus excitemur frequentius ad turpes et terrenas cogitationes purgandas, ut sit dignum habitaculum, et ornatum venturo Regi regum piis cogitationibus praeparemus. Potest tamen et totus Adventus praeparatio nuncupari, unde in principio legitur: Abjiciamus opera tenebrarum, et induamur arma lucis, etc. (Rom 13), quae omnia sunt praeparationis insignia.


6. Et remarque que cette semaine, proche de la Nativité, est nommée avec raison préparation , et qu'on y chante cette histoire : Clama in fortitudine, qui ne concerne pas les quatre-temps, comme le pensent quelques gens naïfs et simples, mais qui se rapporte à la nativité prochaine du Seigneur. C'est pourquoi on la chante avec les six laudes du matin, parce que chaque férié ou jour ouvrable de cette semaine a ses antiennes propres à laudes ; parce que, pendant six âges , les anciens se préparèrent à l'avènement; et nous, de notre côté, nous nous préparons au second avènement par les six œuvres de miséricorde. Cependant certains ont coutume de chanter huit jours auparavant les antiennes fériales, qui ont été écrites pour le jour ouvrable où se rencontre la fête de saint Thomas ; car il est convenable avant la Nativité du Seigneur, de renouveler les chants, toutes les antiennes et presque tous les répons, parce que, de même que des courriers nombreux et souvent réitérés excitent de plus en plus l'esprit du sujet et le remplissent de sollicitude et de soins , pour faire à son supérieur une réception honorifique ; de même aussi , par la rénovation du chant, nous sommes excités de plus en plus aux soins de notre préparation pour la réception du Seigneur. En outre, par la rénovation quotidienne du chant , nous sommes plus fréquemment encouragés à purifier notre cœur des pensées honteuses et terrestres , afin qu'il soit un digne sanctuaire du Christ et [q]ue , par de pieuses pensées , nous préparions au Roi des rois qui doit venir un tabernacle orné d'une manière digne de lui. Cependant tout l'Avent peut être appelé une préparation; c'est pourquoi on lit au commencement: Abjiciamus etc., Rejetons les œuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière, etc. Or, tout ceci est une marque de préparation.



7. Intitulatur autem in antiquis libris dominica ista Dominica vacans. Primo, quia ostendit quod omnis sanctus vacat, ex quo Joannes, quo inter natos mulierum non surrexit major, non est dignus solvere corrigiam calceamenti (Matt 12 Ioan 1), sicut dicitur in Evangelio hujus dominicae, idest incarnationis mysteria denudare, et propter hoc dominus Papa non facit stationem apud aliquem sanctum. 
Secundo, dicitur vacans, quia non habet proprium officium, sed mutuat alienum, scilicet Rorate coeli, etc., et hoc propter Ordines praecedentis diei, in quibus fuit Apostolicus occupatus. Saepe enim in decembri consueverunt Ordines ab Apostolicis celebrari. Tertio, quia numerum dierum Adventus excedit, scilicet vigintiunum, quare inter dominicas Adventus non debuit computari, sed vacans potius appellari. Quarto, quia Apostolicus olim hac die dominica eleemosynis vacabat, et tam ipse, quam sui circa hoc intenti nullam stationem faciebant, propter quod dicta est vacans, scilicet a statione et indulgentia. Quaedam Ecclesiae dicunt in hac dominica Evangelium: Miserunt Judaei, quod est Joan.1, et Epistolam:  Gaudete, quae est ad Philip. 3; aliae vero dicunt Epistolam: Sic nos existimet, quae est ad Cor. 3.


7. Or, ce dimanche, dans les livres anciens est intitulé : Dominica vacans , a Dimanche vacant ou vide. Premièrement parce qu'il montre que tout saint est vide (de bonnes œuvres), puisque Jean-Baptiste, qui n'a pas eu de plus grand que lui dans les enfants des femmes, n'est pas digne de dénouer les cordons de la chaussure du Christ, comme on le dit dans l'évangile de ce dimanche, c'est-à-dire n'est pas digne de soulever le voile du mystère de Flncarnation; c'est pourquoi, ce jour-là, le seigneur Pape ne fait de station auprès d'aucun saint. Secondement, ce dimanche est nommé vacant, parce qu'il n'a pas d'office propre, mais emprunte un office étranger, c'est-à-dire Rorate caeli, etc.; et cela, à cause des ordres du jour précédent que le pape, successeur des apôtres, s'est occupé de conférer; car les évêques, très-souvent d'après l'usage, confèrent les ordres en décembre. Troisièmement, parce que ce dimanche dépasse le nombre des jours de l'Avent, c'est-à-dire vingt-et-un jours; ce qui fait qu'il n'a pas dû être compris parmi les dimanches de l'Avent, mais qu'il a dû plutôt être nommé vacans, vacant. Quatrièmement, parce que c'était ce dimanche-là que le pape, successeur des apôtres, consacrait [?] autrefois à la distribution des aumônes; et, occupés à cette œuvre, lui et ses ministres, ils ne faisaient pas de station. C'est pourquoi ce dimanche a été appelé vacant, c'est-à-dire sans station et sans indulgence. Certaines églises, ce dimanche-là, disent l'évangile Miserunt Judaei de saint Jean (1), et l'épître Gaudete, etc., adressée aux Philippiens (3). D'autres disent l'épître Sic nos existimet (aux Corinthiens 3.)


LDVM



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